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    On pensait que c’était maintenant. Enfin moi, j’avais presque cet espoir, auquel j’essayais de ne pas trop réfléchir car c’était un ignoble espoir, mais honnêtement, j’avais un espoir.

     

    L’hôpital a appelé trois fois, mon frère volait sur un Paris-Sao Paulo le soir même et pensait à annuler et se faire remplacer, lui aussi devait penser que c’était maintenant. Finalement il est parti travailler, - grand mal lui en a pris, le lendemain les pilotes faisaient grève et il est resté bloqué au Brésil une semaine. Je ne sais pas si c’est vraiment un problème de rester bloqué au Brésil une semaine.

     

    Moi, je ne suis pas allée à l’hôpital, je n’ai pas changé mon programme, je me suis dit que s’il mourrait il y aurait bien quelqu’un qui me téléphonerait, personne n’a téléphoné, il y a eu quelques jours de flottement en masque à oxygène, et puis enfin j’ai bien dû aller le voir histoire de donner l’impression d’être une fille normale qui se rongerait les sangs quand son père serait hospitalisé. Ses yeux étaient minuscules mais j’avais quand même l’impression qu’ils me voyaient, pire qu’ils me reconnaissaient. Puis ils l’ont renvoyé à l’EHPAD et c’est reparti pour un tour.


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    Barbecue était forcément une erreur, mais il se trouvait là.

    En ce moment j'adore Vincent Macaigne, j'espère que ça ne passera pas (j'avais un poster de Léa Seydoux dans mon salon à une époque).

    Même s'ils sont peu ensemble à l'écran, c'est quand même quelque chose de terriblement merveilleux ce couple mathieu demy / chiara mastroianni dans Americano quand on y pense. Du coup j'ai revu Jeanne et le Garçon Formidable.


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  • Ce que je crains *vraiment* c'est de croiser son regard, ou pire encore un regard lucide, la lucidité dans un EHPAD qu'y a-t-il de plus triste.

     

    Je préfèrerais qu'il ne me reconnaisse pas, qu'il ne sache pas que c'est moi, qu'il ne se pose pas de questions, qu'il ne *me* pose pas de questions, qu'il ne sourie pas à ma vue, qu'il ne m'appelle pas à l'aide avec le tremblement de ses pupilles nécrosées, qu'il soit le légume somnolant sur le sentier de la mort, mi-tombé de son fauteuil qu'on l'a tous laissé devenir. 


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