• Pendant ce temps, à Vera Cruz

     

    Quand le taxi nous eut doublé, il ne resta plus sur la route que la nuit pâteuse, qui commençait à s'immiscer même dans la voiture. Ce silence me rendait dingue et me foutait la frousse. Dans la pénombre, à travers mon hublot tout était violet; les cactus ressemblaient à des ombres de zombies. Plus rien ne bougeait, il allait forcément se passer quelque chose. Une branche va craquer, un capiguara va traverser lentement sans nous avoir vus, une comète va s'écraser, peut être. Dix alluma le tableau de bord pour voir l'heure une seconde, d'un craquement de clé aussitôt avorté. Je couvrais le silence de cette nuit en essayant encore d'un coup d'oeil plissé de repérer de quel côté le ciel pourrait être plus clair, puis je prendrai la décision de rouler à toute vitesse dans cette direction, peu importe les lacets boliviens, suivre ce lointain souvenir de clarté pour rattraper le temps.

     


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